Difficile d'avoir 13 ans et d'affronter tous les jours la jungle du collège.
Oui, rappelez-vous, c'était bien la pire période de votre vie, cette longue traversée de la 6ème à presque la 3ème (car en 3 ème, on se dit qu'il y a une chance que certaines personnes disparaissent de notre horizon à l'entrée du lycée).
Mon dieu, que c'était long. Certes, tout n'était pas noir, et vous vous rappelez avec une émotion tremblante vos premières sorties en AU-TO-NO-MIE ("C'est trop délire, on est allés à la bibliothèque cet aprèm, et puis après aux Nouvelles Galeries"), vos premiers émois ("Christophe de 5ème1/Marie-Cécile de 4ème3 ne veut pas sortir avec moi, ma vie est finieeeee"), cette attente fiévreuse chaque matin devant le tableau d'absence des professeurs ("Ouais, la prof de français dépressive est encore absente !!!!!"), les débuts de ces amitiés de 20 ans ("Tiens, tu m'écris un mot dans mon agenda ?!!!") , la folle excitation qui s'emparait de vous lorsque vous entendiez la prof d'histoire-géo annoncer sèchement "On s'assoit, on prend une feuille." et que vous sortiez le paquet de copies sur lesquelles vous aviez passé des heures à recopier le cours d'une écriture serrée au crayon à papier léger tout petit petit, ce qui, certes, vous avait pris plus de temps que d'apprendre, mais qui allait vous assurer au final un magnifique 20 sur 20....
Oui, il y avait tout ça, mais il y avait aussi tous les autres... et toutes les affres de cet âge ingrat qu'est l'adolescence. Nous y reviendrons sans doute ultérieurement. (Il y a tant à dire.)
Bien sûr, mon fils a certainement hérité de mon charisme et de ma personnalité incroyable, mais au cas où la génétique nous ait pris en traître, nous avons préparé à quatre mains ces petites barres de céréales dont le succès ne s'est jamais démenti. Oui, lui et moi, comme dans un des meilleurs moments de La petite maison dans la prairie. J'hésitais presque à enfiler pour l'occasion un corset et des jupons.
Ceci dans le but inavouable d'asseoir définitivement sa popularité.
(Et ce n'est pas vous qui avez amené des congolais et autres galettes beurrées au bureau pour grimper les échelons plus vite qui allez nous jeter la pierre, hein !)
Qui peut le plus ....
(PS : et en plus, vous pouvez en profiter pour faire passer la dernière moitié de la 8ème plaquette de beurre qui vous restait sur les bras. Elle n'est pas belle la vie ?)
(Et oui, il y a du beurre, ça va, pas la peine de le demander.)